lundi 3 février 2014

En Patagonie


Mercredi 29 janvier nous reprenons la mythique Ruta 3 qui longe l'Atlantique. Nous pénétrons dans la Province du Rio Negro qui marque le début de la  Patagonie.

Francisco Coloane écrit que la latitude 40° Sud est une frontière entre le monde des hommes et ce qu'il appelle le Grand Sud. 
La route est tracée à la règle, j'arrive à mesurer une ligne droite de 50 km, mais j'arrête assez rapidement ce jeu qui devient de plus en plus long...

Ah ! Enfin un événement ! 
C'est un tournant : l'administration routière a disposé des panneaux de signalisation, le GPS qui s'ennuyait ferme nous signale una "curva perigrosa" plusieurs minutes avant, pour ce qui n'est qu'un... banal tournant.



En Patagonie nous vivons les fuseaux horaires : au plus nous navigons vers l'Ouest, au plus le soleil se lève tard.

En Patagonie nous vivons les latitudes du globe : 40° sud, 42° sud, 44° sud, et c'est la longueur des journées qui rallonge au fur et à mesure qu'on se rapproche du cercle polaire. 

En Patagonie, c'est Google Earth en réalité ! La même géographie immense, sauf que l'on se déplace sur la planète pour de vrai.


Le plein d'eau et de gasoil est fait consciencieusement à chaque implantation humaine dans ce qu'il faut bien appeler un désert aride. 

Entre chaque étape, pas de réseau GSM, le vent et la lumière sont les seuls maîtres à bord. 

On se baigne dans l'océan quasiment à chaque étape, c'est un peu frais mais si beau.

Les enfants sont heureux, confiants et ne perçoivent pas, comme le Papa que je suis, notre grande fragilité face à cette nature immense.

Nous sommes tellement petits dans cet espace, la Terre de feu semble si lointaine et inaccessible.



Au bivouac sous la nuit étoilée, sans lune, le ciel tourne dans la lucarne de la capucine.
Je relis Saint Ex, vol de nuit, et je nous vois à bord de notre Grand Condor reliant les même escales, avec la même vigilance face aux imprévus matériels et la même soif de conquête.


Notre prochaine étape est la mythique Peninsula Valdez où nous espérons observer la faune sauvage !


4 commentaires:

  1. Si tu te sens "fragile" et très petit dans ce paysage lugubre, imagine le stress des grands -parents et de tous les êtres normalement constitués!

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  2. Que c'est passionnant ! Je suis vos étapes avec beaucoup d'intérêt ! C'est une super expérience pour Delphée et Mahé... Gros bisous . Joëlle

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    1. merci copine, c'est effectivement une expérience unique pour nous tous!
      biz

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  3. Nouvel essai, puisque mes réactions 'passent' désormais sur la page de Delphée. Moi, y'a pas à dire, je ne tiens plus en place depuis que vous êtes partis. Pas sûr que j'aille me geler par là-bas, mais ce que vous faites – qui est superbe – m'inspire. Et puis, Renaud, qu'est-ce que t'es beau sur ces photos ! La beauté d'un homme heureux (avec des cheveux blancs, mmmmmmmh !).
    Bises, Pap'

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