samedi 17 mai 2014

5400 mètres au sommet de la Bolivie



Nous quittons la presqu'île de Copacabana le 9 mai et devons rejoindre le continent. Le seul moyen de traverser est de monter sur une barge en bois qui ne nous inspire guère confiance avec son moteur hors-bord de 10 chevaux ! Heureusement, le vieux monsieur semble connaître son affaire et réussit la traversée. En route pour la Paz, la capitale de la Bolivie !




Le Président bolivien Evo Morales est omni présent sur tous les panneaux publicitaires, légèrement mégalo, mais apparemment très populaire auprès des indiens de souche.
Nous décidons de stationner sur le parking de l'aéroport, le plus haut du monde : la piste est plus longue (5km) car les avions atterrissent à des vitesses plus élevées qu'ailleurs, l'air n'ayant pas assez de portance à cette altitude.
Un aéroport c'est pratique car il y a des restaurants, du wifi, des toilettes et une surveillance jour et nuit. Cet endroit se révèle en plus étonnamment calme ! Décidément, notre vie de vagabond nous aura amené à vivre des expériences de bivouacs drôles et diversifiées !
Nous retrouvons Eric et Catherine, rencontrés à Santiago il y a plus d'un mois et c'est autour d'un diner sympathique que nous nous racontons nos dernières anecdotes de voyage. 
Nous sommes sur El Alto et à cette altitude (4058 mètres), les températures sont nettement plus basses ! Nous ressortons toute l'organisation de la Terre de feu : collants, duvets, chaussettes et doudounes de ski. 
Le lendemain, nous prenons un minibus qui nous conduit au centre ville et nous nous plongeons dans le grand bain de la mégalopole.

Nous y passons la journée à déambuler dans les ruelles regorgeant d'artisanat coloré.
Certaines boutiques proposent des produits farfelus, comme ces foetus de lamas séchés qui, une fois mis en terre, favoriseraient les récoltes !
Dans les marchés traditionnels, les femmes portent ce petit chapeau melon typique.


Sur la plupart des étals se trouvent des mandarines, des pommes de terre de toutes les couleurs et de toutes les formes ou d'énormes sacs de maïs soufflé.


Des petites dames proposent des soupes à base de quinoa et de viande frite que les travailleurs mangent debout, dans la rue. 
Rien ne nous parait cher, de toute évidence le pays le plus abordable de notre voyage, c'est très agréable !
Le pull à 8 euros, le repas bolivien à 2 euros, le bus à 30 centimes, il n'y a que le gasoil qui coute aussi cher qu'ailleurs pour les véhicules avec plaques étrangères. Mais il y a toujours moyen de négocier au prix local…
La capitale grouille de minibus qui se frôlent et klaxonnent à l'envie et nous sommes ravis de ne pas être en camping car dans cette ville chaotique où la pollution nous pique les narines et les yeux.


Depuis notre arrivée à La Paz, nous apercevons les sommets enneigés du Huayna Potosi et de la Cordiliera Real.


Mahé est surexcité. Depuis Ushuaia il demande à retoucher la neige, et à chaque fois que nous l'apercevions au loin sur les sommets andins, au Chili ou au Pérou, c'était la même litanie :
"C'est beau la neige, presque dans tous les pays il y a de la neige et pourquoi à la Réunion il n'y a pas de neige ? et pourquoi on n'a pas fait un voyage en hiver en Alaska…"
Il se trouve que l'un des 5000 les plus accessibles du globe n'est qu'à 1h30 de voiture : la tentation est trop forte, le 11 mai Renaud emmène donc ses enfants Delphée et Mahé à l'assaut du mont Chacaltaya à 5400 mètres !
Une nouvelle fois les petits Bourjea font merveille, malgré le réveil matinal,  l'altitude et le froid mordant.

Ils arrivent au sommet un peu essoufflés mais si heureux de jouer dans la neige, de faire des glissades et des batailles de boules.
Si jeunes et déjà si hauts, au dessus du Mont Blanc !


L'après midi nous avons encore la force de faire 200 km pour rejoindre, par une RN 1 en travaux et sans aucun intérêt, un beau bivouac en pleine nature un peu au nord de Oruro : enfin seuls au monde ! Nous dormons sur un ancien salar et avons la sensation d'être de nouveau à San Pedro de Atacama.

Le lendemain 12 mai nous roulons vers Potosi par une route magnifique : villages médiévaux, canyons spectaculaires, élevage de lamas… Quelle diversité !


Heureusement qu'il existe des panneaux routiers pour nous avertir des dangers de la route !


En cette fin d'après-midi, les couleurs sont splendides. Nous apercevons depuis la route une petite dame qui tisse une couverture dans la cour de sa maisonnette. Nous allons la voir, certains d'apprendre beaucoup sur la culture bolivienne et le tissage. Pas de chance, elle ne nous apprend rien du tout et nous demande 10 bols pour la photo ! Quel pays de contrastes !


Nous dormons au bord de l'Ojo del Inca, une résurgence d'eau à 30 degrés, qui surgit dans une lagune circulaire de 100 mètres de diamètre.
La piste qui mène à ce balneario est horrible mais nous avons la chance d'être seuls pour y nager !
C'est bizarre de ressortir les maillots de bain en Bolivie, seul pays que nous visitons ne possédant pas d'accès à l'océan !
L'eau est un peu opaque mais c'est un délice de s'y plonger et nous restons barboter jusqu'à la tombée de la nuit.


Toute la famille s'endort épuisée à 20 H, reprenant des forces pour le lendemain qui nous réserve l'une des expériences les plus fortes du voyage…
Ne ratez surtout pas le prochain épisode de nos aventures à bord du Grand condor ! 

4 commentaires:

  1. Sommes vraiment très impatients!
    Beau portrait de Delphée en melon. Et Mahé, quel sourire!

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  2. Très étranges en effet ces chapeaux,mais Delphée est adorable avec. Je constate que Mahé a les mêmes goûts que moi !
    Les paysages enneigés apportent beaucoup de sérénité et toute cette blancheur détend. Il faudra retourner aux sports d'hi-
    -ver ....Il aime la neige certes mais ils ont l'air d'apprécier aussi le bain ! Quel contraste en si peu de temps i Doudounes et
    bonnets puis maillots de bain .C'est extraordinaire !
    Merci pour vos commentaires détaillés et documentés. On voyage avec vous grâce à toutes vos explications . Il n'y a qu'à
    lire et se laisser emporter...
    biz à vous 4 et bonne route n@ni


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  3. "C'est beau, la neige, c'est trop beau la neige"..... je n'en dirai pas plus, on se comprend !!! Bises

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  4. 5400m! T'es sûr que t'avais pas un peu trafiqué la Suunto, Renaud? Bravo à Dephée et à Mahé! (J'suis jaloux: j'suis jamais monté aussi haut, sauf en avion, bien sûr!)

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