Copa do mundo

Le 4 juin nous faisons route vers Campo Grande ou nous attendent Gisèle et Rubinei, contactés via le site de couchsurfing. Ils vivent dans un très bel appartement dans une grande tour de 22 étages qui domine la ville. Nous laissons notre Grand Condor dans le parking surveillé de leur condominio et acceptons l'hospitalité de nos hôtes pour deux nuits.

Tous deux adorent recevoir des voyageurs ou partir à l'étranger. 
Ils sont déjà allés en France 5 fois et ont été accueillis à Tours par un couple de couchsurfeurs que nous avions nous même accueillis à la Réunion. 
Comme le monde est petit ! 
Nous passons d'excellents moments à discuter autour de vins chiliens, de bières glacées et d'un repas français que Séverine leur prépare le deuxième soir.

Nous sommes interviewés pour la deuxième fois du voyage par une amie journaliste de Gisèle qui souhaite recueillir nos impressions sur le Brésil et nous prendre en photo. 

Renaud la taquine en lui disant que si la France atteint les 1/4 de finale contre l'Argentine, elle se fera un plaisir d'éliminer cet ennemi footballistique du Brésil. 

Il ajoute que si la France et le Brésil se retrouvent en finale (on peut toujours rêver), nous les laisserons gagner par courtoisie bien sur, comme ils nous avaient laissé gagné chez nous en 1998. 
En tout cas, nous apprenons que les grands favoris des Brésiliens sont . . . les Belges, allons donc ?!

Vous pouvez trouver l'article et le traduire instantanément avec Google traduction sur le lien suivant : 

http://www.campograndenews.com.br/lado-b/comportamento-23-08-2011-08/para-que-fllhos-vejam-o-que-pai-viveu-franceses-viajam-em-motorhome-pelo-brasil

Depuis notre arrivée au pays du football, toutes les personnes que nous croisons sur la route ou lors des étapes nous demandent si l'on vient pour la Coupe du Monde. 

Les très nombreux commentaires sur le Mondial sont assez ambivalents, nous avions déjà ressenti un léger malaise lors de notre séjour à Curitiba il y a quelques mois.

Une partie de la population est révoltée contre le coût des stades et la corruption des marchés publics alors que les gens manquent d'infrastructures de base : hôpitaux, aéroports, écoles. . . 

Nous prenons en stop Victor, un musicien qui a vécu de sa musique au cours de son voyage en Amérique latine et qui rentre au pays pour prendre part aux différents mouvements de révolte. C'est un anti coupe du monde qui nous parle avec passion des manifestations sociales contre la vie chère et contre la Copa. 

A Sao Paulo, les employés du métro avaient lancé une grève illimitée, ce qui avait provoqué une pagaille noire et de grandes frayeurs à quelques jours du match d'ouverture. A Brasilia la semaine dernière, plusieurs professions dont les enseignants, les médecins mais aussi des Indiens en tenue traditionnelle étaient descendus dans la rue. 

Les revendications sont également d'ordre politique : les prochaines élections présidentielles étant en octobre, les Brésiliens qui souhaitent le départ de Dilma Roussef cherchent à provoquer un chaos généralisé, voire espèrent presque une défaite de l'équipe nationale ! Sacrilège ?

Pourtant, nous ressentons une toute autre ambiance à Campo Grande car la majorité de la population est viscéralement attachée à sa Selecao et au Futebol. 
La ville semble en ébullition : toutes les vitrines sont décorées de rubans ou de ballons jaunes et verts.  
Les immeubles et les voitures arborent des drapeaux du Brésil. 
Au supermarché, on peut déguster des trophées de la coupe du monde en chocolat !

On ne compte plus les boutiques ou se vendent les maillots de l'équipe nationale, il y en a pour toutes les tailles et pour tous les goûts. Dans la rue hommes, femmes ou enfants portent fièrement la camisa jaune et verte. C'est la folie ! Notre excitation grimpe d'un coup !

Nous cédons à la frénésie collective et nous nous équipons de la tête au pied : maillots, drapeaux, serre-tête, bracelets, caleçon (!) et même une vuvuzela, que Mahé appelle "Venezuela" (ce garçon voyage trop !).

Les enfants se lancent dans la collection des figurines de l'album photo officiel de la FIFA (Plus de détails dans la page de Delphée).

A la station service, nous croisons un couple venus d'Equateur spécialement pour la Copa. Ils ont des billets pour le France / Equateur du 25 juin au Macarana. Nous faisons des pronostics enflammés et nous donnons rendez-vous à Rio dans quelques jours ! Les brésiliens de la station service hallucinent de voir nos plaques d'immatriculation et nos autocollants sur les voitures !

A tous les niveaux, la pression monte donc dans le pays et nous sommes ravis d'être là pour participer à cet évènement exceptionnel qui risque d'être riche en rebondissements ! Paralysie des stades par les manifestants? Ou simplement fiesta gigantesque ?

Nous sommes à quelques jours du match d'ouverture, c'est vraiment le suspense !