Faune incroyable au Pantanal

On est de retour au Brésil !

Dès les premiers mètres après la frontière un nouveau voyage commence en ce samedi 31 mai. 

Les différences de développement et de culture sont immédiatement palpables : infrastructures modernes, prix unique du gasoil, sourires et gentillesse spontanés, nous sommes charmés !

Corumba est la toute première ville brésilienne après la Bolivie, son activité est tournée vers la navigation fluviale sur le Rio Paraguay qui quelques kilomètres en aval donnera son nom au pays voisin.

Nous nous installons pour un nouveau bivouac très original, sur le quai des bateaux de croisière de pêche. 

Le Grand Condor est à 1 mètre du Rio Paraguay qui charrie des paquets de jacinthes d'eau avec les crues.

Effet d'optique, en regardant par la fenêtre nous avons l'impression de rouler alors que le moteur est coupé !

Nous effectuons un sunset cruise sur le rio sauvage avec Victorina qui nous y déniche des loutres, des capivaras, des martins pêcheurs et même des Anacondas, appelés ici Sucuris !

De nombreux Brésiliens nous abordent pour venir discuter de notre voyage, de notre véhicule ou tout simplement de la France.

Grâce à Salu par exemple nous obtenons des informations sur le Pantanal et sur le niveau des eaux : nous pensions ne pas pouvoir rentrer sur les pistes détrempées mais il nous donne des indications précieuses sur l'Estrada Parque Sud et notamment sur le Passo do Lontra. 

Le Pantanal est le plus grand marécage du monde, qui s'étend sur plus de 200.000 km2 au milieu de la cuvette sud américaine.
C'est une réserve exceptionnelle de biodiversité ou l'on peut observer facilement les animaux dans leur habitat naturel.

Le 1er juin après quelques kilomètres sur la BR 262 et avant de s'engager sur la piste qui doit nous y mener, Renaud interroge les chauffeurs de bétail qui sortent du Pantanal où ils sont allés chercher les bovins pour le Leilao, une fête traditionnelle.

Les ponts en bois sont apparemment en bon état, mais les avis divergent sur la hauteur de la boue. 

Extraits colorés : 

• "tu ne pourras pas passer avec ton véhicule"
• "vas y, c'est pas une question de puissance"
• "de toutes façons si tu te plantes, tu boucheras la piste et alors les camionneurs te sortiront de là !"
• et la plus belle : "la boue il faut l'aimer, pas la craindre. Si tu n'as pas peur de t'embourber et que tu as la foi en Dieu, alors tu passeras sans problème !" A méditer pour d'autres situations de la vie…

Ayant la foi en notre Grand Condor, nous nous engageons sur l'Estrada parque.

Très concentrés sur la conduite, nous réussissons à rejoindre le fleuve Miranda dans des conditions épiques car les camions ont creusé de profondes ornières dans la boue. 

Soit nous sortons des traces des camions et nous patinons en risquant de finir dans les marécages. 

Soit nous y restons et nous risquons de poser le châssis sur le talus boueux.

Nous choisissons donc l'option intermédiaire, une roue dans la mouise une roue dans l'ornière, genre chasse neige dans la boue !

Il nous faudra 1h30 pour laver entièrement le bas de caisse de notre maison roulante après cette mésaventure …

Nous nous accordons un repos bien mérité au Passo do lontra : c'est une très belle pousada qui a aménagé les berges du fleuve avec des passerelles sur pilotis. 
L'ambiance qui y règne est très sauvage.
On nous dit le Miranda rempli de crocodiles et de piranhas, la forêt exubérante a ses troncs dans l'eau à cause des crues et au crépuscule les cris des singes hurleurs nous ramènent au temps de l'âge de pierre.

Nous essayons de pêcher des piranhas et confirmons l'une des grandes conclusions de ce voyage : les Bourjea ne sont malheureusement pas faits pour la pêche ! Pourtant nous sommes ultra appliqués !?

Nous nous endormons après avoir dégusté un bon prato feito (du beef bien cuit aux oignons, riz blanc, haricots noirs) et en ayant pris le soin de vérifier toutes les moustiquaires de notre Grand Condor !

Au petit matin du 2 juin, réveillés par les perruches vertes et les aras, nous nous embarquons pour une longue excursion sur le Rio Vermelho en nous enfonçant un peu plus dans le biotope des toucans, des crocodiles et des singes.

A Bonito, un peu plus au Sud Est par la route MS 339, notre exploration de la faune nous amène même sous l'eau !

Nous avons l'occasion de nous baigner dans les eaux transparentes (et un peu fraiches !) du Rio Formoso parmi des centaines de poissons. Les enfants ont un peu peur au début mais finissent par être fascinés. 

Cerise sur le gâteau, un couple de beaux aras bleu et rouge surgit de la jungle pour nous rendre visite.

Bonito est une ville très agréable mais elle révèle le gros problème de la vie chère dans le pays : tout est hors de prix, sans doute plus cher qu'en Europe pour tout ce qui concerne la consommation haut de gamme ou les activités de loisir. C'est une différence terrible en arrivant de Bolivie ! Nous décidons de mener une vie d'ascète, sans camping ni restaurant, en vivant à la brésilienne.

Et ce qui occupe les brésiliens en ce début du mois de juin 2014, c'est la Copa do Mundo !